Article rédigé par Gilles Grosmond, docteur Vétérinaire.

L’amitraze, principe actif d’Apivar, et ses molécules filles s’accumule dans les cires du corps de ruche et les traitements thermiques infligées à la cire au cours de son gaufrage ne détruisent pas ces molécules. Les publications que l’on peut consulter indiquent que ces pollutions des cires ont une incidence forte sur la fertilité des mâles et par conséquence sur la longévité des reines … 

En effet la spermatogénèse chez le faux bourdon se met en place au cours de la semaine qui précède sa naissance alors qu’il se développe dans une alvéole de cire contaminée. Cette contamination systématique en cas d’usage d’amitraze produit des spermatozoïdes dont la durée de vie dans la spermathèque de la reine n’excède pas 6 mois. La reine devient alors stérile. Pour cette raison et pour le portage le plus souvent massif de virus, les reines ont une durée de vie courte.
Pour palier à cette déficience majeure, le remplacement annuel (bisanuel aux USA) des reines est systématiquement proposé, ce qui constitue une mauvaise réponse à une bonne question.

Pour la gestion de Varroa d., je m’oriente plutôt vers les acides organiques (acide formique fin été et acide oxalique en décembre), de plus je constate que le traitement contre le portage des virus aide grandement les abeilles à supporter des charges un peu plus élevée de Varroa d. .
Je rappelle enfin que l’amitraze ne présente plus qu’un taux d’efficacité de 65% du fait de multiples résistances ce qui représente une efficacité inférieure à celle des acides organiques.
Je laisse à l’apiculteur le soin de choisir sa gestion de Varroa d. !